dimanche 25 juin 2017

France terre d'asile, terre des Droits de l'Homme... Qu'es-tu devenue?



Ils ont quitté l'horreur des bombes, des menaces, des familles meurtries.
Ils viennent d'Alep ou d'ailleurs.
Ils sont seuls, perdus, blessés, ivres de fatigue et de souffrances.
Parfois des enfants, seuls, les parents sont morts, ou sont restés là-bas, et ont espéré, très fort, au moins ça: sauver les enfants. Alors, ils ont payé les passeurs. Cher, très cher. Tout ce qui leur restait.



Ils sont partis avec leurs vêtements et parfois un peu d'argent...
Et si possible un téléphone portable, pour savoir, échanger encore, garder un lien.

Et c'est lui, ce téléphone, sur lequel repose l'espoir des hommes perdus, et sur lequel repose l'invraisemblable cynisme des gouvernants...

Voyez l'horreur: depuis quelque temps, les réfugiés sont harcelés, humiliés, affamés à Calais et ailleurs... par la France et ses innombrables "bras armés", les forces de police qui empêchent même la distribution d'eau par les associations humanitaires...


Pourquoi?

Parce qu'un petit calcul s'est fait là-haut: si les "migrants" sont mal accueillis, ils cesseront de venir! Ils utiliseront leur téléphone portable pour prévenir ceux qui sont encore là-bas, et leur dire qu'il ne faut pas venir en France, parce que c'est un enfer...

Révulsant. Honte. Horreur. Sans mots. Honte tellement.

Les mots déjà: "migrants", pourquoi pas "voyageurs" bientôt "vacanciers"...
Après tout ils paient pour traverser la Méditerranée sur des bateaux... divine croisière... qui enverra des milliers d'entre eux dans un ailleurs qu'on espère meilleur que cette terre maudite qui ne sait pas les aimer.

Ils étaient médecins, ingénieurs, infirmiers, professeurs, vendeurs, livreurs, coiffeurs... Tous égaux devant la barbarie de la guerre, tous égaux devant la menace de la mort, la perte de tout ce qui faisait leur vie ... leur maison, détruite, leur famille, décimée... leurs voisins de moins en moins nombreux, partis déjà, ou morts déjà. Certains auront attendu longtemps avant de se décider à partir...
Et "on" s'imagine qu'ils vont arrêter de venir, rester là-bas... parce qu'ici c'est pas mieux...

Ils fuient la mort. Ils trouvent l'enfer.

Honte. Dégoût.

Comme si c'était facile de tout quitter, comme s'ils venaient délibérément pour "envahir", s'approprier... Ils sont venus essayer de SURVIVRE!



Et après avoir longuement discuté des quotas à accueillir, toujours trop lourds au goût des dirigeants, après avoir offert des montagnes de fric à la Turquie pour qu'elle parque ses migrants et surtout se les garde... Après avoir tout essayé pour ne pas les voir arriver... Ils sont là, obstinément... Eldorado? Point de non-retour? Lieu de passage? Ils sont là.
On a détruit la "jungle" de Calais, ça dérangeait. On n'a jamais voulu les accueillir dignement, ici, et là, partout. Gouttes d'eau dans l'océan de français des villes et des champs, pour des débuts de vie nouvelle. Alors ils sont encore là, à Calais, espérant l'Angleterre.

Et la France a un air d'enfer.

Les CRS les traquent, interdisent la distribution d'eau et de nourriture.
Les réfugiés sont frappés, gazés.
Dans le PAYS DES DROITS DE L'HOMME!!!

Les associations s'insurgent.
Enfin le pays sursaute.
M. Toubon, Défenseur des droits, s'en émeut, enfin.

Une lettre ouverte à M. Macron dénonce cette barbarie honteuse, et demande au Président que ces violences cessent, signée par des stars, Omar Sy, Christine and the Queens, Laurent Cantet, Céline Sciamma, des hommes politiques, Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon...
Pétition de l'humanité retrouvée, espérée, exigée, enfin.


"Aucun gouvernement ne parviendra jamais, et par quelque mesure que ce soit, à empêcher un individu que la mort, la faim ou la répression poursuit d'aller vers là où la vie est plus douce.
Alors nous vous proposons de faire vôtre une autre volonté: celle de ne plus voir sur notre territoire d'individus, quels qu'ils soient et d'où qu'ils viennent, victimes de violences et de traitements inhumains et dégradants exercés par l'Etat. Cela commence pas mettre fin à ce qui se passe à Calais. C'est une question d'humanité. Nous ne vous demandons pas pourtant d'être généreux; il n'est pas question de sacrifier la raison au cœur; il s'agit seulement, au lieu de mener une politique inutile, et inutilement violente, de respecter les droits humains."

Pétition en ligne adressée à Emmanuel Macron :
M. le Président, faites cesser ces violences envers les migrants !

Sources:
Libération - Migrants: lettre ouvertte à Macron "pour que les violences cessent" à Calais
Bondy Blog avec Libération - "M. le Président, faites cesser ces violences envers les migrants !"

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