samedi 24 juin 2017

Hollande, Valls et Cambadélis ont tué le PS ... ?



Camarade Peteer Pup ,

Nous avons interrompu notre conversation sur ces mots :

Hollande, Valls et Cambadélis ont tué le PS ... 

Pourquoi, comment, à qui profite le crime, qui est le commanditaire ? Qui sont les victimes ?




Le PS est un objet vicié dès le congrès d'Epinay, car il a été conçu pour permettre à un personnage apolitique de se hisser au pouvoir.

Mitterrand a pu parvenir à s'emparer d'un PS taillé sur mesure. Il n'était pas dogmatique d'une politique de gauche. Il a navigué en politique un peu de tous côtés au gré des circonstances.

S'approchant du pouvoir entre le 1er choc pétrolier et l'avènement de Giscard, il a goûté les possibles avant de porter un programme qui n'était pas son but.

Commencé avec la perspective d'un programme commun de la gauche, son premier septennat s'est poursuivi en pratiquant un mouvement vers le libéralisme et le libre-échange économique.



Giscard avait une idéologie précise. Il a tout fait, manoeuvré pour empêcher la mise en place d'une Europe fédérale. Le confédéralisme qui prévaut aujourd'hui encore est son oeuvre.

Mitterrand avait toutes les facilités de modifier cette approche européenne au bénéfice d'un fédéralisme souhaité par Helmut Kohl. Il n'a rien fait dans ce sens qui puisse changer la donne.


Le PS qui a permi à Mitterrand de digérer Rocard, de ne laisser que les miettes à la génération montante , est un PS fratricide en son sein, qui portait un contrat social-libéral dans ses gènes.
Les héritiers de Mitterrand qui n'était pas de ce bord-là se sont cassé les dents.



Chirac était un politicien social. Homme rattaché à la droite, gaucher contrarié. Il n'appliquera pas grand chose de nouveau en matière d'économie intérieure et s'en tiendra à ouvrir un peu plus la porte au libre-échange et au libéralisme.


Place à Hollande qui ne prendra pas la peine de se faire investir pour 2007, au bénéfice de sa compagne. Ce n'est pas un secret de comprendre la ligne politique qui émerge de Désir d'Avenir.
Mais Ségolène Royal, investie dans une primaire PS ouverte, ne sait pas convaincre une gauche qui ne la soutient pas lors de l'élection face à Sarkozy.

Sarkozy ... libéral ? Peut-être, peut-être pas, aucun dogmatisme particulier, si ce n'est l'allégeance aux sondeurs.



Le PS est un objet vivant, il reprend le dessus, et particulièrement servi par l'incompétence de Sarkozy à réussir une politique intérieure sereine, Hollande en tire profit pour oser l'élection de 2012.
D'un discours de gauche au Bourget en 2012, il emporte un certain enthousiasme dans l'opinion, et gagne l'élection.

Etait-il de gauche à ce moment-là ? Probablement. Il s'est montré honnête homme bien longtemps tant sur ses convictions apparentes que sur ses pratiques politiques locales. Le doute est possible en tout cas.

Mais les promesses du Bourget sont vite occultées par une réalité différente. La politique menée n'est pas une politique social-démocrate comme on aurait pu l'espérer.



Le libéral-socialisme prend le pas. Ayrault ne résiste pas à la pression d'un contingent droitier, Hollande se laisse prendre en otage, à moins qu'il ne se libère tout simplement d'un côté sombre qui lui pesait depuis longtemps ?

En 2012, on était un an après le ratage d'une très belle occasion pour Sarkozy de faire migrer le confédéralisme européen, en quelque chose d'au moins un peu fédéraliste, évolution appellée encore une fois des voeux de l'Allemagne. Sarkozy ne s'est pas saisi de l'occasion, il l'a refusée. Pourquoi ? Pas d'explication véritable en fait.

Hollande arrivé au pouvoir, la perche encore accessible n'est pas saisie. La rigueur, le libre-échange, le libéralisme économique ... jusque dans ce CICE qui a coûté 40 milliards pour permettre de créer peut-être (!) une centaine de milliers d'emplois. Où est passé l'argent ? Dans les entreprises, presque sans contreparties, donc en marges et profits. Politique de gauche ? Sûrement pas.


Le quinquennat de Hollande nous aura gâté en rebondissements. Valls n'a pas que l'économie de droite, il a aussi certains côtés franchement droitiers sur le social, sur la sécurité, ... sur un peu tout.
Valls, celui qui trouvait indiscrètement, quelques années plus tôt, qu'à Evry, moins de noirs ce serait plus équilibré ?!!

Le quinquennat de Hollande a t-il été un quinquennat de gauche ? Assez peu en fait. Mais il aura surtout été le quinquennat qui a promu Macron et Valls pour concourir à la présidentielle 2017. Et ce sont deux hommes de main qui ont souhaité, construit, et effectué une tentative de mort du PS.


Sont-ils commanditaires de leur propres actes ? On en doute largement ! Hollande est-il le commanditaire de cette exécution, et de son propre suicide politique ? On en doute encore assez.
Macron est une construction imaginée entre quelques personnages aux pouvoirs importants. Conseillers d'Etat, dirigeants d'entreprises, quelques décideurs choisis, vivant dans l'entre-soi, et que l'on a jamais entendu être ni vraiment de gauche, ni vraiment de droite : discrets sur ce sujet. Et discrets sur les intérêts qu'ils servent dans le fond.

Mais une chose est claire, le fédéralisme européen a été pour l'instant repoussé, la social-démocratie aussi.

Le PS est encore vivant à l'heure qu'il est. On ne sait pas si il survivra en tant que tel. Une chose survivra, c'est le socialisme. Tout comme le communisme, le libertarisme et l'écologie.



Nous souhaitons que ces valeurs qui sont les notres soient toutes présentes le permier juillet à la pelouse de Reuilly.









3 commentaires:

  1. Très subjectif comme récit.

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  2. Ils sont tous les 3 responsables en faisant une politique de droite, maintenant j'espère que nous allons reconstruire ensemble une belle et grande gauche, je pense pas que cela se fera sans l'étiquette PS, BH nous a montré la voie, il veut une gouvernance à l'horizontale donc plusieurs hommes et femmes ont la possibilités d'exprimer un courant. ..Le futur désirable est à notre porté...

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  3. En effet,le PS de 1971 était mal né,mais je situerais la dégénérescence cérébrale sénile du PS à 1984. C'est le tournant de la rigueur et l'offensive idéologique du libéralisme : la glorification de la réussite, l'entrée des valeurs boursières dans le panthéon socialiste et de Tapie au gvt, la concession de l'espace Hertzien à Berlusconi s'accompagnent de la libéralisation financière (camarades Fabius et Bérégovoy). On prépare Maastricht et la mise en place de l'ordolibéralisme à l'échelle du continent. On continue de s'appeler socialiste. De 1997 à 2002, Jospin, élu sur un programme de gauche, privatise à tout va. Valls et Hollande accompagnent l'offensive du capitalisme contre la société. Le discrédit est à présent tel que la finance doit placer un des siens directement aux commandes. Cette gauche décérébrée a t elle été l'agent ou "l'idiot utile" du capitalisme financier ?

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