vendredi 28 juillet 2017

La dialectique du fou : Donner et Recevoir par François Weil

La dialectique du fou

Tout le monde connaît la diagonale. Ce truc qui en travers permet d'atteindre l'autre bout du miroir sans passer par les autres sommets.

Je voudrais vous faire partager mes élucubrations lexicales, celles de mes succès et de mes échecs. C'est la raison de ce titre thématique.

Et je poursuis cette série, qui connaîtra les épisodes que je saurai y ajouter, "à demain si vous le voulez bien", comme disait un monsieur loyal radiophonique, mais aussi si je le peux bien.



Donner et recevoir


Donner c'est faire que quelque chose qui est en moi, ou qui est convenue être à moi, devienne la chose d'une autre personne.

Je peux donner l'heure.
 Est-ce que l'heure m'appartient ? Bien sûr que non.
 Mais si c'est ici non pas l'heure en elle-même que je donne, c'est l'information de l'heure qu'il est.

Recevoir peut s'exprimer à l'inverser de donner.
On reçoit quelque chose qui devient notre chose en quelque sorte que ce soit. Je ne détient pas l'heure en elle-même si on me la donne, mais l'information devient à moi, ma chose.


On peut donc donner et recevoir des objets qui ne sont pas matériels, qui ne sont pas des objets physiques. On peut d'ailleurs donner une idée, un sentiment, donner de l'amour à une autre personne. Ça devrait permettre de comprendre que donner et recevoir n'est pas qu'une question de matérialité, si tant est que l'amour puisse se mesurer, ce que je crois, à plein de choses et pas du pognon.

Donner et recevoir consiste donc à échanger quelque chose. Ah ... j'ai été un peu vite.

Donner et recevoir consiste donc à se déposséder de quelque chose pour le confier à un autre.

Là c'est mieux.

Et recevoir c'est faire le chemin en sens inverse.

Et il y a même un truc, dans notre langue, française, mais pas que, pour dire je donne, mais, c'est convenu comme ça, je récupère par la suite. Ça s'appelle en général prêter.


On prête quelque chose pour signifier qu'on en confère l'usage à une autre personne qui nous le rendra.

Si je vous prête l'oreille, ce qui est un effort certain chez moi, mais ça n'a rien à voir, j'espère que vous me la rendrez.

Je vous prête l'oreille signifie que je vous écoute ... avec le plus grand soin. Et j'attends peut-être que vous me rendiez la pareille par la suite.

On prête des trucs qui ne reviennent jamais.

On prête d'autres trucs contre une valeur d'échange, on appelle ça louer par exemple.

Je loue un logement, une voiture, je paye un loyer, on me permet d'utiliser l'objet, et de le rendre par la suite à celui qui le possède.


Je ferai une autre page sur l'idée de louer le Seigneur, ça n'a rien à voir.
Sur la diagonale de la dialectique du fou, on trouve des pièges. D'ailleurs en l'espèce la diagonale pourrait s'appeler diaconale, mais bon, je dis ça et je dis rien.

Donner et recevoir c'est la base de ce qui constitue la coexistence des humains, et de tous les êtres vivants. Chaque individu peut exister indépendamment des autres. Mais il se trouver que chaque individu qui se trouve pas loin d'autres individus est animé par l'envie ou le besoin de donner et / ou de recevoir.

Que ce soit dans le partage ou dans l'échange, on se donne et on prend les choses qui nous entourent.

Du coup certains veulent donner les trucs qu'ils ont, d'autres veulent bien les prendre et au gré du degré de partage ou d'échange, se mesurent les relations de sociétés.

C'est beau ? Non ? Si.

PS : non finalement, je ne ferai rien sur l'idée de "louer le Seigneur", c'est une vilaine blague et tout le monde comprend facilement que la louange et la location sont deux choses différentes.

 Parce que mon chien, c'est quelqu'un!

François Weil

2 commentaires:

  1. Une petite coquille ici: Mais il se trouver que chaque individu qui se trouve pas loin d'autres individus est animé par l'envie ou le besoin de donner et / ou de recevoir.

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  2. La dialectique du don et du contre don est une disposition naturelle aux êtres humains pour construire par l'échange la structure même de la culture dans la quelle ils baignent. A grande échelle, la dialectique du don et du contre don c'est l'économie. Ainsi il n'est de politiques qui ne soient celles de l'économie, et il n'est d'économies que ne soient toujours la même.

    A l'envers des lois de la nature, l'homme s'est inventé la morale comme un espace positif de générosité à l'envers du principe de rétention. Oui le principe de rétention est à l'envers de loi de la nature puisqu'il vise à al dominer, à l'asservir dans une vision qui la qualifie d'hostile.
    La morale offre alors à l'humain la possibilité de créer le concept de « mérite ».
    La morale joue alors le rôle de l'alibi pervers car à l'aide du mérite il est possible de justifier et de promouvoir toutes les injustices, au service de la prédation dont la source se trouve dans le principe de rétention partagé et défendu par tous.
    Appliqué à l'économie, cette morale dicte la structuration de l'échange par le libéralisme.

    Le paradigme commandeur de tous les rapports de l'humain c'est le principe de rétention. En vertu de ce principe, rien ne doit échapper à la prédation. Tel le poisson qui n'a pas conscience de vivre dans l'eau et d’obéir à sa loi, l'humain n'as pas conscience de se fondre dans le principe de rétention. 

    La question est de savoir si l'humain peut s'affranchir du principe de rétention qu'il met en acte ?. La réponse (pour le moment) est oui.
    Oui, car l'évolution va de l'immaturité à la maturité en passant par la conscience, c'est à dire par la mise en mots. Cela vaut pour les individus comme pour les sociétés. La clef c'est la communication. C'est le partage de l'éducation de la réflexion de la culture, sources incontournables de la démocratie authentique.

    Le don n'a rien de moral il est une nécessite structurante liée à l’espèce. La seule morale qui vaut pour tous les êtres vivants de cette planète c'est la connaissance des lois de la nature; c'est le dialogue humble et harmonieux avec elle en lieu et place du fatras de principes aliénant inventés par l'humain sous la houlette du principe de rétention dont il devrait s'acharner à prendre conscience pour s'en affranchir.

    Qu'est ce qu'être un humain? En quoi somme nous humain? Voilà un débat qui ne manquerait pas de piment.

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