samedi 8 juillet 2017

Nouveau bail kesako ?

Le gouvernement pose doucement, mais sûrement, les pièces sur l'échiquier de notre société, à la sauce Macron ...

Se prépare, pour cet automne, une nouvelle loi sur le logement.
Une des mesures devrait faire parler, ou hurler : donner la possibilité aux propriétaires de louer leurs biens pour des baux courts, de trois mois à un an.

Pour l'instant, la durée d’un bail pour un appartement vide est de trois ans, un an pour un appartement meublé et neuf mois pour certaines locations étudiantes.

L’objectif annoncé serait de faciliter l’accès au logement pour les plus précaires, étudiants et salariés en CDD ...



Les personne qui travaillent en CDD, ou percevant des minimas sociaux, les gens qui vivent dans des situations délicates et stressantes, ne sachant pas jusqu'à quand ils auront leur emploi, vont se retrouver avec en plus, une nouvelle épée de Damoclès sur la tête ...

A l'angoisse, chaque jour, de se demander si elles auront encore un emploi dans une semaine, avec tout ce que ça implique : comment vont-elles s' en sortir ? Payer ses factures ? nourrir leurs enfants ... Elles vont se demander chaque jour si dans 3 mois elles auront encore un toit sur la tête !!!!

"Est-ce un détricotage des protections du locataire, qui a droit à un bail longue durée et à son renouvellement sauf motif sérieux et légitime ?", s’interroge Florent Gueguen, directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité, cité par Le Monde.




C'est bien cela qui nous attend, il me semble !

Pour sa défense, le gouvernement argumente qu' il y aura des contreparties pour les locataires, comme la suppression de la caution ou du CDI ...

J'ai une impression (mais elle n'est pas nouvelle) d'être prise pour une " bille" pour rester correcte.

Le gouvernement veut il nous faire croire que, sous prétexte qu'un bail ne serait ce que de 3 mois, le propriétaire ferait l'impasse sur la caution ???
Moi qui suis locataire, je n'imagine pas que ce soit possible.

Avoir un toit sur la tête est un droit !
Pouvoir déposer ses valises, et penser "je suis à l'abri" n'est pas un luxe.

Le gouvernement semble vraiment déconnecté de la réalité ...
Emploi précaires, baux précaires ...

L'angoisse dans laquelle vivent les plus démunis ne fait qu'augmenter, quand à ceux qui vivent  sur le "fil", qui s'en sortaient, grâce à un CDI, ils vont se retrouver au même niveau de précarité que les autres faces aux fortunés.




Grâce à Macron, les puissants vont être encore plus forts, ils nous tiendront non seulement par l'emploi, mais règneront en maîtres, grâce à ce "bail", qui encore une fois ne sera qu'un moyen de pression supplémentaire pour nous faire accepter toutes les conditions imposées dans les entreprises, dans les contrats de travail ... parce qu'avec un bail de 3 mois qui osera encore risquer de perdre son emploi pour avoir dit non à la 10ème heure supplémentaire payée au tarif d'une heure normale ?
Qui osera encore dire non à la "demande" d'un patron, concernant une responsabilité de plus, une charge de travail plus grande ?

Malin, ce système ! Cette société où la moindre protestation en entreprise sera une raison de vous priver de votre emploi ... et de votre logement ...

Bienvenue en Macronie ... pays des régressions sociales !

Avant nous nous battions pour que nos concitoyens ne se fassent pas expulser en période hivernale ...
Macron a trouvé LA solution ... vous pourrez être expulsé tous les 3 mois ... hiver ET  été !

1 commentaire:

  1. Le bail de courte durée existe déjà, d'une durée d'au moins un an, mais de moins de trois ans, pour un logement meublé ou pas... Dans quelles circonstances ? « Quand un événement précis justifie que le bailleur personne physique ait à reprendre le local pour des raisons professionnelles ou familiales. » Cette définition ouvre de nombreuses possibilités.

    S'y ajoute le bail saisonnier, meublé ou non, qui peut répondre aux besoins ponctuels, vacances, mais aussi formation, stage ou CDD de courte durée...

    De plus, les résidences et foyers de jeunes travailleurs répondent aussi à des besoins ponctuels en lien avec un stage ou un CDD de coute durée,et les meublés évitent aux jeunes l'achat de meubles dont ils ne sauront que faire une fois le bail terminé!

    Alors à quel besoin pourrait répondre ce bail court ?

    Le positionnement de Macron, se révèle être du côté des propriétaires, on le constate par le contenu de son programme au paragraphe "justice", examiné par la DAL:

    « Les décisions ne sont pas toujours appliquées (moins de 20 % des décisions d’expulsions locatives sont exécutées, plus de 82 000 personnes attendent en France que la sanction prononcée par un tribunal correctionnel à leur encontre soit mise en œuvre). »

    Cet exemple vient justifier l’engagement suivant : « Nous ferons en sorte que, sauf exception, toutes les décisions des premiers juges soient immédiatement exécutoires pour que l’appel ne soit pas dilatoire et ne soit pas un prétexte à délais ».

    L’argument des jugements d’expulsions non exécutés et en attente, est faux,nombres de décisions ne sont pas exécutées avec appel à la force publique, (environ 90% des jugements d’expulsion) pour la bonne raison, soit qu'ils partent au fil de la procédure avant l’expulsion forcée, soit parce qu'ils ont obtenu des délais pour le paiement échelonné de la dette. Dans ces derniers cas, l'expulsion est suspendue et n'interviendras qu'en cas de non-respect de l'échéancier, et ce sans avoir besoin d'une nouvelle procédure !

    E MACRON souhaiterait donc que la police expulse 134 000 locataires par an ? Soit 887 ménages par jour ouvré ?

    RépondreSupprimer

Tout commentaire agressif et raciste sera enlevé, mais des dialogues constructifs sont les bienvenus

La valse des idées brunes par Myriam Da Molin

Je regrette l'époque où tout le monde autour de moi avait lu «matin brun» et se demandait comment lutter contre cette dangereuse ind...

Rechercher dans ce blog

Mentions

La Voix des Semeurs est membre du Réseau

"Semeurs Citoyens"




Les avis exprimés par les différents contributeurs varient et sont de la seule responsabilité de leurs auteurs mais respectent les principes républicains de la Constitution Française, ainsi que la Loi sur la Liberté de la presse du 29 Juillet 1881.

Notre ligne éditoriale humaniste et utopiste fait admettre dans notre sein une pluralité d'opinions et non une ligne stricte imposée par la rédaction.

Aussi des nuances d'opinion se retrouvent dans les contributeurs et auteurs, et cette pluralité est encouragée dans notre réseau.