mardi 3 octobre 2017

Une gauche mal à droite et une droite bien gauche

Le Sénat a rendu le verdict de ses urnes. Des urnes indirectes puisque seuls les grands électeurs pouvaient prétendre choisir parmi des listes connues de peu de gens.




Les réactions des principaux partis furent intéressantes. Les Républicains se félicitèrent d'être le premier parti de France, le PS fut heureux de ne pas déchanter davantage mais également jubila de ne voir aucun insoumis présent. 
La presse glosa sur un Sénat désormais bigarré qui ne donna pas les pleins pouvoirs à un président hors sol.



Les citoyens, dans l'ensemble s'en fichèrent considérant pour beaucoup qu'au milieu d'une casse sociale massive et d'une crise politique omniprésente, cette élection était un non-événement. On ne peut que leur donner raison et ce, pour les points suivants :

En marche ne possède pas de maillage électoral local, donc pas beaucoup de grands électeurs, ils ne pouvaient donc logiquement pas prétendre à être nombreux.
Le PS possédait le passif des ses élections locales passées, il ne pouvait donc pas être davantage en crise. Ceci dit nulle amélioration, cette élection est isolée d'un point de vue temporel des autres, c'est une parenthèse rattachée au passé.
Les Républicains ne sont pas divisés au Sénat comme à l'Assemblée dès lors leur progression n'existe pas.
La FI est une plateforme basée sur le mouvement et la dynamique citoyenne, elle n'est pas adaptée à des élections indirectes.
La soi-disant diversité de ce Sénat n'existe pas vraiment : combien de socialistes et de Républicains participeront à la Majorité présidentielle ? Les paris sont ouverts.

Un non-événement donc, qui est le soupir agonisant d'un système qui ne marche plus. Combien de fois les partis traditionnels se moquèrent ouvertement de ces élections intermédiaires lorsque ce mépris servait leurs desseins ? 

La question qui se pose donc est : pourquoi la mettent ils en avant désormais ?

Serait-ce parce que le PS ne propose aucune réflexion sur le travail gouvernemental actuel ? Qu'il ne sait pas où il va tant que le Congrès ne s'est pas produit ? Qu'il ne sait pas qui exclure et qui garder en son sein ? beaucoup de militants, et d'élus locaux s'inquiètent, s'interrogent.



Serait-ce parce que la droite n'a pas choisi son chef ? N'a pas choisi la nouvelle idéologie à adopter ? N'a pas décidé quel comportement apprécier pour cibler un électorat ?



Parce que ces deux partis ne savent pas comment gérer leurs extrêmes ni leurs rapports avec l'exécutif ? 

Il demeure un flou intellectuel qui provoque une défiance citoyenne et engendre une volatilité de leurs choix politiques. On le voit depuis 2012 et cette errance persiste et prend de l'importance.

Lorsque les préoccupations citoyennes se portent sur le CETA, l'ordonnance sur le code du travail, le chômage, le pouvoir d'achat, l'environnement, la consommation, la sécurité, l'éducation, les préoccupations des partis se portent sur eux-mêmes. N'est ce pas le fond du problème ?





2 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  2. Le bicamérisme de la Veme république est une institution archaïque. Je m'explique :
    Le Sénat est renommé pour l'excellence de son restaurant et le confort de son hémicycle où le ton mesuré des débats ne perturbe pas la sieste. Les toilettes sont propres et accessibles aux personnes de mobilité réduite. Les relations humaines y sont agréables car empreintes de la plus exquise courtoisie. Aux dires des sénateurs, la retraite est correcte, sans plus, bien qu'améliorée par quantité d'astucieuses dispositions qui permettent de soutenir ce qu'on appelle la vie parlementaire, c'est à dire la bonne vie. Sa composition politique conforte l'image d'une pluralité d'opinions bien républicaine. Néanmoins, le Sénat ne fait à peu près rien, tout le monde s'en fout, et sa disparition passerait inaperçue, sauf aux yeux des sénateurs eux-mêmes qui sont prêts à s'enchaîner à leurs fauteuils. Je propose donc une réforme constitutionnelle que les sénateurs pourront approuver : qu'ils soient élus à vie, et non remplaçables en cas de décès. En pareil cas, la fonte naturelle des effectifs permettrait d'en réduire rapidement le nombre, en un temps d'autant plus bref que leur âge moyen est déjà fort avancé. Le sénat aura disparu en douceur, en moins de deux législatures.
    Quant à l'Assemblée Nationale, elle pose d'autres problèmes. Elle vote mais ne légifère pas. Les choses vraiment importantes sont du ressort des 3B : Bercy, où l'inspection générale des finances, en pleine collaboration avec la Banque élabore le droit social, la politique budgétaire, la déreglementation, la négociation des traités commerciaux. Et la place Beauveau, qui élabore une redéfinition révolutionnaire des libertés publiques et du périmètre de l'Etat de Droit.
    L'obsolescence de ces deux institutions que sont l'Assemblée Nationale et le Sénat est évidente. Leur existence cause également un retard dommageable à la mise en oeuvre des décisions du gouvernement, en raison de l'organisation de vains débats et de votes convenus. Leur suppression concourrait à la modernisation de notre pays, chère à notre jeune président, mais aussi à la confiance retrouvée des investisseurs envers nos engagements.

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