Dans la nature, nous avons besoin des prédateurs. Mais comment se fait-il que l'ultime prédateur, y compris pour lui-même, soit devenu l'homme, cette bestiole sans griffe, sans poil et chétive, mais maintenant au sommet de la chaîne alimentaire?
Dans la nature, nous avons besoin des prédateurs et même des super prédateurs, qui régulent les prédateurs, car si on ne régule pas cette catégorie-là, les prédateurs se comportent en nuisible, trop nombreux, ils finissent par se nourrir de ce qui leur tombe dessus sans discernement.
Un écosystème, c'est fragile.
Dans la nature, le prédateur s'attaque à la proie faible, malade et l'élimine , il permet aussi qu'une espèce ne devienne pas invasive et dominante.
Un exemple: l'homme ayant éliminé les prédateurs des sangliers, soit les loups et les ours, ces premiers se mettent à proliférer et à détruire des cultures et endroits occupés par l'homme. L'homme se doit donc d'organiser des battues pour les tuer. Or, les chasseurs n'ont ni l'instinct ni la jugeotte nécessaires pour réguler les sangliers.
Il est vrai que je vous parle de prédation depuis tout à l'heure alors que ce blog n'est pas celui de l'ami des bêtes, c'est un blog politique, de réflexion sur la culture, la société.
Or, nous parlons très souvent récemment de prédateur social, sexuel, voire économique.
La prédation dans ce sens est une dérivation vers des attitudes purement humaines où l'action n'est plus de nourrir des gens physiquement mais bien entendu au sens figuré, même si on en arrive à des actes psychopathes de destruction pure et simple bien physique.
On peut considérer comme prédateur au sens social, le comportement de quelqu'un qui vise la destruction physique ou morale d'un autre, en estimant qu'il a le droit de prélever son dû sur cette personne. Il s'arroge donc le droit de violer, détruire, mettre en esclavage, voler une entreprise, des idées etc....
Dans le sens du prédateur sexuel, les choses sont claires: celui-ci ne tient pas compte du consentement et des signes qui ne l'accompagnent pas en s'arrogeant le droit d'agresser, de harceler, de violer voire hélas de tuer.
Il y a un mépris total de la vie de l'autre, de ses droits, et du respect de ceux-ci. Le prédateur sexuel prélève au gré de ses pulsions forcément malsaines puisqu'il n'y a aucune considération de la victime.
De la même manière, un harceleur au travail agit comme si l'employé, qu'il considère comme plus faible et comme inférieur, n'a pas les mêmes droits que lui. La victime est donc quantité négligeable et ne sert que les instincts et les désirs du harceleur qui se comporte comme un prédateur.
Un mauvais chef d'entreprise, patron ou autre cheffaillon, va très souvent outrepasser ses prérogatives, vouloir abuser de sa position et ainsi écraser son subordonné, que ce soit pour servir sa cause, son entreprise ou juste ses instincts dévoyés de prédateur.
Quand je vois Pierre Gattaz et les lois qu'il réclame à corps et à cris, comme beaucoup d'autres, afin de pouvoir user de leurs victimes, oh pardon de leurs employés pour servir leur entreprise, leur bénéfice, leur argent quoi, sans aucun respect ni considération, je vois un prédateur.
Quand je vois des gens qu'on licencie dans une usine, mis à la porte sans ménagement, pour servir des actionnaires, des parasites en fait, qui vivent sur la sueur et les larmes de ces gens qu'on fout au chômage, qui risquent des problèmes financiers, de perdre leur logement, leur famille, ce processus est d'une brutalité sans nom, ce sont des victimes, on le sait.
D'ailleurs, il existe une économie prédatrice.
Témoin le système des prix prédateurs, c'est à dire s'installer à côté d'une autre usine , casser les prix, faire couler l'usine concurrente, puis se créer un monopole, remonter les prix et imposer ses conditions, en ayant tué les autres usines, brisé des vies.
La prédation.
Normalement, l'Etat doit être un garde-fou, un super prédateur, celui qui régule et qui fait taire les appétits démesurés des prédateurs économiques, la Justice également a ce rôle mais qu'en est-il maintenant?
Nous sommes face à une société , une justice, un état d'une violence absolue face à une population qui s'en prend plein la tête:
Les augmentations, les taxes en plus , les libertés en moins, la solidarité sociale de moins en moins effective, en revanche, on peut dégringoler socialement de plus en plus facilement.
Cette violence, on la subit depuis tout petit.
Cette prédation à peine déguisée, on la prend dans la tête tous les jours.
Et on se demande comment des gens perturbés, fragiles psychiatriquement, font pour basculer dans la vraie prédation physique, n'avoir aucun respect pour la vie humaine, ni pour l'avis de l'autre...
Il faudrait peut-être un jour que nous nous regardions dans un miroir, nous tous, nous qui subissons sans rien dire, nous les victimes, et qu'un jour, nous changions les choses au lieu de voir s'accumuler tant de brutalité et d'agressivité dans ce monde où nos enfants vont vivre.
Quel société voulons-nous?
Celle des chacun pour soi? celle des boucs émissaires? celle de la pensée unique? celle de la sécurité pour tous et la liberté pour personne?
Je n'ai pas la réponse, j'ai peut-être quelques pistes.
En tout cas, un humaniste refusera toujours et le statut de prédateur, et le statut de victime.
Afin d'aller plus loin:
http://www.cnrtl.fr/etymologie/violer
https://fr.sott.net/article/4343-Ce-charmant-psychopathe-comment-reperer-les-predateurs-sociaux-avant-qu-ils-n-attaquent
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pr%C3%A9dateur
https://portail-ie.fr/short/400/la-predation-economique
http://www.volle.com/ouvrages/predation/predation2.pdf
https://www.definitions-marketing.com/definition/prix-de-predation/
C'est tellement vrai que c'en est affligeant.
RépondreSupprimerMerci Rosa pour ta plume toujours aussi agréable à lire.
Ce n'est peut être pas un hasard si la perversion narcissique fait l'actualité
RépondreSupprimer