
Dimanche soir... Déjà! J'avais tant attendu ces vacances, les voilà finies. Je n'ai pas de boule au ventre, mais plutôt la sensation que je ne vais pas être à ma place.
Lundi matin: je suis sous ma douche, je suis en retard mais je crois, en fait, que c'est volontaire.
Je prends la voiture: je connais cette route, je l'ai arpentée des milliers de fois, je l'arpenterai de nouveau autant.
Je me gare, en marche arrière, pour sortir en toute sécurité en cas d'incendie. Je me gare, sur cette même place, l'avant dernière, comme pour être plus proche de la sortie.
J'entre, dis bonjour avec mon sourire le plus éclatant. Ma meilleure feinte de l'épanouissement professionnel.
Des:
"_ Tu as bonne mine, prête à reprendre."
fusent. Ou encore:
"_Tu es bronzée dis donc, tu es partie où?"
Tu réponds simplement qu'il s'agit de ta couleur de peau naturelle, et que tu n'as pas pu partir cette année.
Après ouverture de la porte de mon bureau, je m'aperçois qu'une pile de documents m'attend. En vrac, sans annotation. Une petite voix sadique te murmure:
"_Tu es partie 3 semaines? Et bien débrouille toi avec ça, trie et priorise ! Prioriser, tu vas en avoir besoin!"
Je m'installe à mon poste de travail, et j'appuie sur le bouton "Power" de mon ordinateur professionnel. L'angoisse, combien vais-je avoir de mails? Combien d'ennuis ce sont passés en mon absence? Quels dossiers pourris vais-je récupérer?
J'ouvre ma boite mails, je n'ai pas le temps de voir le nombre fatidique, qu'une bulle de conversation s'ouvre sur mon écran. Une foutue fenêtre Pop-Up qui te dit
"_ Tu es enfin rentrée (comme si le monde s'arrêtait de tourner sans moi!), peux-tu régler en urgence le dossier Tartanpion, STP? Sinon j'espère que tu as passé de bonnes vacances!"
Comme si mon collègue avait passé les premières minutes de sa journée à scruter le petit voyant devant mon nom, le passage au Vert lui indiquait que j'étais connectée! Tel Buzz l'Eclair, il a dégainé sa souris et lance LA conversation, décidé à en découdre!
Je lui réponds:
"_Oui, don't worry ce sera fait dès que j'ai fini de traiter mes mails."
Je pense:
"_Cours toujours, tu n'es pas ma priorité!
Ha oui mes mails!? Combien en ai-je justement? 176!
"_Ha bah ça va, me dit celle qui était auparavant à mon poste et qui été gratifiée d'une promotion avant mon arrivée dans l'entreprise, 176 ce n'est pas beaucoup, des fois j'en avais près de 300!"
Je ne savais pas qu'il y avait un concours quant au nombre de mails reçus lors des congés. Est-ce la quantité ou la qualité de l'emmerdement procuré qui génère le plus de points? Parce que là, je respecte pleinement la théorie de l'emmerdement maximum!
J'ai mis 3 jours à traiter mes mails... Et au bout de ces 3 jours, alors que j'allais passer à mes dossiers de fond, le bureau des pleurs se déclenche et je me transforme en psychologue pour collaborateurs n'ayant encore pu prendre une bouffée d'air frais en vacances.
Vendredi! Enfin! LA journée limitrophe au Week-end. Je touche le bon bout, et je suis éprise d'un élan de motivation, prête à abattre tout travail se présentant à moi. Ceci était sans compter l'appel d'un des hiérarchiques à l'humour douteux. C'est ainsi qu'après une petite blague et un monologue sinueux de 30 minutes, il te fait comprendre que tu es rentrée et qu'il va falloir dépoter!
"_Vous comprenez il y a une augmentation de l'accidentologie sur votre site! Il va falloir remédier à ça, et maintenant que vous êtes reposée et fraiche comme un gardon, je suis certain que vous allez performer!"
Comme si j'avais attendu de partir puis revenir de vacances pour m'atteler au sujet!
Vendredi, je pars une heure plus tôt que prévu. Pas de scrupules, j'ai fait plus de deux jours d'heures supplémentaires, pendant mes fameuses vacances reposantes.
Vendredi, je pars une heure plus tôt que prévu, je suis vannée, stressée, épuisée, par l'amas de travail qui m'attend.
C'est quand déjà les vacances?
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