mercredi 22 août 2018

ETATS MODERNES, ETATS IMPOTENTS


Si l’utilisation politicienne de l’effondrement du pont par l’extrême droite italienne est choquante, il est important de faire une analyse politique de cette catastrophe qui succède à d’autres. Effondrement d’un pont en Italie, incendie non maîtrisés aux USA et en Grèce, routes à l’abandon et Urgences en détresse en France, l’été montrent que l’État moderne est devenu un État impotent.


Cela résulte de choix politiques aussi désastreux qu’injustes des pays les plus développés.
Les privatisations de tout ce qui est rentable, comme les autoroutes hier, demain les grandes voies ferrées et les grands aéroports en France, laissent à l’État tout ce qui est déficitaire tandis que tout ce qui profitable est offert aux compagnies privées.

La politique fiscale a permis aux plus riches de rompre le contrat social et de ne plus apporter leur juste contribution à la solidarité nationale, à l’entretien des infrastructures collectives et aux investissements d’avenir.

Pendant les 30 Glorieuses, aux USA, le taux d’imposition de la tranche supérieure d’impôt sur le revenu était de 94% et cela favorisa le miracle économique. En 1981 il était encore à 70%.. Il est effondré à 37% avec la possibilité de choisir 26% en renonçant aux diverses niches fiscales.
En 1981, le taux d’imposition moyen des plus riches était de 65% pour l’ensemble des pays de l’OCDE. Aujourd’hui il est de 32%.

En France, Macron a réduit le taux d’imposition maximum des grandes fortunes financières à 30%.
En moyenne, dans le monde, l’imposition des grosses successions a baissé de plus de 50 % en 30 ans.
Pire, malgré cela, les plus riches pratiquent la fraude fiscale, l’exode fiscal ou l’optimisation fiscale et ne paient en fait que la moitié de ce que la simple arithmétique laisse espérer.
Les 3.520 ménages les plus riches de France planquent… 140 milliards d'euros dans les paradis fiscaux! (source Marianne, Par Emmanuel Lévy Publié le 13/09/2017 à 16:30).

Voilà comment les riches se sont exonérés de leur juste participation au financement de la solidarité sociale et détruisent le contrat social avec la complicité des dirigeants politiques.
Non, messieurs Trump, Macron et consorts, l’inégalité et l’injustice fiscale ne sont pas l’avenir de l’humanité. La démocratie ne consiste pas à céder devant les puissances égoïstes de la finance mais bien à inventer, grâce à un État fort, des lois nouvelles qui leur imposent le partage et la justice sociale. C’est cela une société.

Le devoir de tout gouvernement démocratique c’est d’exiger de tous, leur juste contribution pour assurer à chacun un minimum garantissant sa dignité et ses droits fondamentaux et de donner à l’État les moyens du bon fonctionnement du pays.


Cela doit se faire au niveau de la France mais aussi de l’Europe. Cette question devrait être centrale dans la prochaine campagne pour l’élection du Parlement Européen, sinon tous les peuples rejetteront l’Europe et la démocratie sera menacée par des gouvernements d’extrême droite.

Edmond Harlé

 

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